Catastrophe humanitaire dans l’Extrême-Nord du Cameroun (Sahel, Lac Tchad)
Les guerres sur lesquelles se concentrent les Grandes puissances : Gaza, Ukraine, et qui impliquent dans un rôle de premier plan les pays occidentaux, monopolisent la « Une » des médias.
Les crises humanitaires en Afrique manquent en revanche d’attention de la part des médias et des décideurs politiques de la « communauté internationale ». Même en France, traditionnellement plus attentive à l’Afrique, celle-ci a glissé hors de l’actualité des médias. Tout se passe comme si on ne parlait de l’Afrique que pour dénoncer la présence Russe ou Chinoise, ou Turque, qui profitent justement du désintérêt des anciens partenaires.
Les guerres et crises dans l’est du Congo et au Lac Tchad, entre autres, devraient mobiliser l’attention de l’Europe, ne serait-ce qu’en raison des risques à terme pour le continent européen : migrations, radicalisations, déstabilisations…
La situation humanitaire dans l'extrême nord du Cameroun est particulièrement alarmante, avec une combinaison de désastres climatiques récents d’une part, du renouveau des attaques meurtrières de Boko Haram d’autre part.
Contexte
1. Raids meurtriers de Boko Haram
certes la crise terroriste dans les quatre pays riverains du Lac Tchad est un conflit au long cours, et qui frappe le Nord-Cameroun depuis 2014. Le monde s’est habitué aux attaques fréquentes, aux violences et aux enlèvements perpétrées par le groupe militant Boko Haram. Ce n’est pas la première fois que ces attaques entraînent la destruction de villages entiers et un déplacement massif de populations. Environ 1,6 million de personnes sont déplacées internes dans la région, vivant dans des conditions précaires.
Mais, peut-être aussi parce que l’on a beaucoup dit que Boko Haram était affaibli par ses divisions internes, on ignore qu’actuellement les attaques du groupe terroriste ont repris en vigueur, en intensité et en cruauté. Les derniers raids ont vu des femmes fusillées à bout portant, y compris nombre d’entre elles qui portaient des enfants. Les images qui circulent, et qui ont aggravé la panique dans l’Extrême-Nord, sont insoutenables.
2. Inondations
Les inondations saisonnières ont été particulièrement désastreuses cette année. Une épidémie de choléra s’ajoute actuellement aux destructions d’habitations et d’infrastructures.
3. Conséquences humanitaires
- Sécurité alimentaire : La combinaison des violences de Boko Haram et des inondations a gravement affecté la production agricole, entraînant une insécurité alimentaire massive. Des millions de personnes souffrent de malnutrition aggravée, notamment des enfants et des femmes enceintes.
- Accès aux soins de santé : Les infrastructures de santé dans la région sont insuffisantes et souvent inexistantes, en particulier dans les zones rurales comme Moskota, Koza et Kolofata (ce dernier bourg a été frappé par une attaque de Boko Haram le …). Les conflits, la pauvreté et les déplacements compliquent l’accès aux soins médicaux.
- Éducation : Les établissements scolaires ont été fermés ou endommagés en raison des conflits et des inondations, privant les enfants d'un accès à l'éducation.
4. Réponse humanitaire
Le gouvernement camerounais, avec l'aide d'organisations internationales et non gouvernementales, tente de répondre à cette crise. Cependant, les efforts sont souvent entravés par l'insécurité, , le manque de financements et des conditions climatiques difficiles. Les initiatives incluent la distribution des abris d'urgence, de nourriture, des soins médicaux et la mise en place de programmes de protection pour les personnes vulnérables.
5. Conclusion
La situation humanitaire dans l'extrême nord du Cameroun est critique et désastreuse. Un soutien d’urgence est nécessaire pour répondre aux besoins urgents des populations affectées par la violence de Boko Haram et les inondations. La communauté internationale doit continuer à fournir une assistance urgente et, à plus long terme, un soutien au développement durable pour stabiliser la région et améliorer les conditions de vie des personnes affectées.